Hubcité - reconquérir la ville à travers les technologies / African Cities Lab (ACL)

Rencontre exceptionnelle avec Sénamé Koffi Agbodjinou, qui propose une réflexion sur les conséquences de l'urbanisation galopante du continent africain. En dialogue avec Jérôme Chenal, directeur du centre Excellence in Africa de l’EPFL.

A travers son réseau d'incubateurs, Sénamé Koffi Agbodjinou vise à créer des villes africaines intelligentes et adaptées aux réalités locales. Architecte et anthropologue, il est le promoteur de Woelab, le premier réseau d'incubateurs sociaux et de techhubs de proximité (techhubs grassroots), et a participé à la création du premier fablab au Togo. Basé à Lomé, le centre soutient et accélère depuis plus de dix ans des start-ups du secteur technologique, avec pour objectif d'apporter des solutions innovantes au développement urbain des villes africaines.

À travers le centre, l'ambition de Sename est de créer des villes africaines réellement intelligentes, une sorte de « Hub City » inspirée des traditions locales et adaptée aux réalités du continent, comme une alternative à la « smart city » occidentale, car bricolée à une échelle très locale. La technologie devient un outil de construction, de fabrication de la ville.

Pour Sename Koffi Agbodjinou, l'architrecture et la technologie qui se pratique aujourd'hui est encore considérée comme "moderne", alors qu'elle est très archaïque parce qu'elles ne prennent pas véritablement en charge ce que sont les enjeux environnementaux et sociétaux actuels. Les technologies évoluent sans cesse: vous avez à peine livré un projet de smart city qu’elle est déjà désuète. On ne peut donc pas construire un concept de ville en la basant sur la technologie. Ce qu’on peut faire, c’est créer la ville de ce que peut faire la technologie, basée sur un humanisme du réseau.