Habiter le mouvement. L'exception nomade.

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Event details

Date 03.05.2016
Hour 17:00
Speaker Prof. Michel Agier, suivi d'une discussion avec Dr. Béatrice Mésini
Location
CM 013
Category Conferences - Seminars
On comptait en 2014 près de vingt millions de personnes encampées dans le monde. On peut en premier lieu estimer à plus de 450 le nombre de camps de réfugiés officiels administrés principalement par des agences internationales et plus rarement par des administrations nationales. L’attente devient une éternité, un présent sans fin. Le terme commun à tous ces espaces  pourrait bien être celui de « zone d’attente », à moins de commencer à penser vraiment, dans nos sociétés de plus en plus mobiles et globalisées, les lieux de la mobilité, qu’elle soit désirée, forcée ou expérimentale, comme des parties intégrantes de la vie sociale.

                Michel Agier est anthropologue, directeur de recherche à l’IRD et directeur d’études à l’EHESS. Membre de l’Institut interdisciplinaire d’anthropologie du contemporain dans l’équipe « Laboratoire d’Anthropologie Urbanités et Mondialisations » (IIAC-LAUM, UMR 877 CNRS-EHESS). Il a récemment publié Campement urbain. Du refuge naît le ghetto (Payot 2013), Un Monde de camps (sous sa direction, avec la collaboration de Clara Lecadet, La Découverte 2014) et Borderlands. Towards an Anthropology of Cosmopolitan Condition (Polity press 2016).

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Au terme de « camp », nous substituerons celui de campement, qui signifie « s’établir quelque part de manière sommaire et provisoire ». L’attention sera portée sur les habitats légers, mobiles et réversibles qui « s’accampent » sur des terrains (publics et privés), d’accueil, de stabilisation, de stationnement et de résidence. Dans un contexte législatif renouvelé, qui intègre les « habitats mobiles et démontables » dans le droit commun de l’urbanisme, il sera opportun de mesurer les impacts en termes de cohésion sociale, d’équité territoriale et de cohérence écologique, afin d’invalider leur indécence, d’infirmer leur propension au mitage et de révoquer leur présumée délinquance.

                Béatrice Mésini est politologue et géographe, chargée de recherche au CNRS, au laboratoire TELEMME d’Aix-Marseille Université. Elle vient de codiriger avec deux historiens (Eleonora Canepari et Stéphane Mourlane) l’ouvrage Mobil Hom(m)es. Formes d’habitats et modes d’habiter la mobilité, paru en avril 2016 aux éditions de l’Aube.